Parcours en céramique, une promenade d'Argile et d'Eau

Patricia, a l'issue de ses études secondaires entre en apprentissage à Betschdorf chez le Maître Potier Claude Schmitter.
Patricia au tour Suivant la tradition de cette région elle va pratiquer le grès au sel et se spécialise dans le tournage, la série et la décoration.
Après un parcours professionnel éclectique au cours duquel elle accumule des expériences, elle ouvre son propre atelier en 2002 à Saasenheim.

Elle trouve de nouvelles lignes en menant des recherches sur les terres et les émaux. Elle développe une ligne de faience rouge et se découvre une habileté particulière à tourner de la porcelaine blanche. Cette terre produit un éclat remarquable qui va l'encourager à travailler des effets dans la fusion des émaux comme des métallisations et des cristallisations. Elle reste fidèle au cobalt qu'elle va combiner avec d'autres métaux et se tourne vers la haute température, dont elle apprécie la discipline et sa rigueur. Sa production s'articule autour d'un émaillage très solide, dans des gammes très fines de bleus, allant du presque noir aux reflets émeraude.

Confrontée à la difficulté de tourner de la porcelaine, une terre très plastique qui a tendance à s'effondrer sur la girelle du tour, elle met au point une pédagogie du tournage qu'elle va tester sur des personnes plus ou moins habiles de leurs mains et obtient des résultats étonnants.

association des femmes potières

Durant son parcours, elle continue à élargir sa culture céramique au travers de nombreuses expériences et de lectures techniques.
Dans un ouvrage, elle découvre que dans un village africain, les femmes potières produisent selon des techniques datant du néolithique. Elle se rend au Burkina Faso où elle découvre ce village de potières, Siniéna.
Des liens se créent et depuis, elle retourne régulièrement dans ce village où elle pratique la poterie originelle.
Elle soutient le village en créant une cuisine en dur pour les nourrissons et une association de femmes. Elle développe également des liens avec l'école de la région.

 

Au moment de la pandémie, elle fait restaurer un hangar à Bobo Dioulasso pour y développer une cantine qui doit accueillir des enfants des rues, très nombreux en raison de la situation de guerre.

Depuis, 27 enfants viennent manger tous les jours, sont rescolarisés, soignés, protégés et suivi par une équipe sur place. Avec un trentaine de donateurs, le projet fonctionne sans aucune déperdition d'argent, avec un suivi au quotidien et un contrôle méticuleux des dépenses. (voir description du projet).

 

Elle a la conviction que les techniques qu'elle maitrise sont de moins en moins connues et pratiquées dans nos régions. Plutôt que d'avoir l'impression d'appartenir à une espèce en voie de disparition, elle préfère diffuser son savoir.

Elle entreprend alors de réaliser un local pouvant accueillir un public désireux de découvrir ces pratiques et d'acquérir un véritable savoir faire. Sa conviction est qu'il faut lutter pour conserver au maximum des savoir faire sans les laisser fuir vers des pays à main d'œuvre à bas coût. Même si l'industrie apporte un confort et augmente les capacités productives, elle ne doit pas gommer le potentiel de la main.
Elle ouvre son atelier TEXTURES à Muttersholtz en 2005. Ce local dispose d'un vaste atelier où elle dispense des cours de loisirs mais forme également de jeunes professionnels, issus de lycées professionnels de céramique, elle accompagne également des parcours universitaires dans la branche design.
Elle y poursuit la fabrication d'objets utilitaires et décoratifs. Partant d'une longue expérience des procédés traditionnels propres à notre région, elle se démarque avec une production très personnelle, aussi bien dans les modes de réalisation que dans les styles développés. Son travail est adapté aux usages contemporains et résiste parfaitement aux agressions des variations de température, aux produits susceptibles d'être contenus et au lavage en machine (sauf contre-indication précisée au moment de l'achat).

Comme beaucoup de monde, elle est préoccupée par les problèmes d'environnement, un thème qu'elle exprime par des sculptures à base de sphères. Le modelage est pour elle une ouverture créative qu'elle exploite pour sa propre expression artistique et qu'elle enseigne à tous les niveaux.

L'atelier est transféré dans un local plus modeste (5 route du Haut Kœnigsbourg 67600 Sélestat) où Patricia poursuit des recherches et continue avoir une production personnelle. L'atelier se visite (03 88 85 23 33).